Gadjo la muerte

Gadjo, t’attendais pas la mort si tôt
Huit heures passées près du rideau baissé
S’impatientaient tes petits alcoolos
L’un d’eux a fait l’tour de ton troquet
Quelque chose de louche était arrivé
Gadjo, dans l’buffet t’as pris trois pruneaux
Le sang rouge vif à la poussière mêlé
Ca fait des tâches sur ton paletot
Paulo, c’est lui qui les a rencardés
Les cognes ont rappliqué illico

Refrain
Mâchoire carrée, épaules carrées
Ce mec n’est pas n’importe qui
C’est la flèche jaune qu’on voit passer
Dans son jogging tous les jeudis
L’cerveau aussi doit être carré
Malgré la forme de son képi
Carré tout comme la camionnette
Dans laquelle ils ont débarqué
C’est lui qui va mener l’enquête
Celui qui va investiguer

Gadjo, mieux qu’ un polar américain
T’es Elvis sous les projecteurs
Quel fait divers dans les gros titres demain
Dehors ,ils ont le ticket rageur
Les accros de la Française des jeux
Gadjo, toi ton prénom c’était Joël
Tu t’nais le bar-tabac-journaux
T’étais un peu leur Père Noël
Le comble du patron d’bistrot
C’est de s’faire dézinguer

Refrain
Très vite, d’autres sont arrivés
Ils ont viré tous les curieux
Et puis ils ont procédé
A c’qu’on appelle le gel des lieux
En combinaison intégrale
Ils ont raflé tout c’qui traînait
Avec une pince de métal
Ils ont mis ça dans des sachets
Et puis le photographe des flics
T’a mitraillé pour le fichier

Gadjo, tu n’joueras plus les Don Juan
Tu n’ pourras plus r’luquer Yéva
Dans son déhanché lascif, lancinant
Pour elle, tu n’étais qu’un vulgaire goujat
Un des types les plus répugnants qui soient
Gadjo, tant pis pour la poésie
Le théâtre de ta mort obscène
Manque un peu de fantaisie
Mais pour ceux qui vont entrer en scène
Y a pas meilleur scénario

Refrain
Les chimpanzés sont arrivés
Ceint de leur chiffon tricolore
Cinoche sur l’insécurité
Devant l’ populo faut fort
D’ailleurs, ils n’ont pas oublié
D’am’ner la presse et la télé
Comme c’est bientôt les élections
C’est du caviar sur un plateau
Mais c’est sur toi, sur la vedette
Qu’ils ont braqué les caméras

Gadjo, comme dans le film de Sautet
Tu pensais la voir défiler ta vie
Tes souvenirs et tes regrets
Tout ça , c’est de la connerie
Tu vois , t’entends seul’ment les voix
Gadjo, ton rôle va s’arrêter là
Tu étais juste le héros
D’un drame qui n’existe pas
C’est l’histoire « Des gens du balto »
Un roman écrit par Faïza

Téachel (avril 2009)

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