Au bar Le Flambard
Venelle des trois avocats
Une minuscule terrasse en bois
De vrais bons soiffards
Des rougeauds bien pansards
Se font une pause-comptoir.
Et on refait l’histoire
On parle de la vie d’avant
Quand l’autre pays du fromage
Traitait le peuple de sans-dents
Au bar Le Flambard
Tout p’tit rade en enfilade
La porte à gauche,ben, c’est la cave
Une jolie sirène
Déjantée et marrante
Virevolte et grimpe sur le comptoir.
Il s’invente une histoire
Ce gros lourdingue un peu vicelard
Entre deux vannes elle lui balance:
J’suis pas ta biche! Hé! Gros connard!
Au bar Le Flambard
Un en-cas au cas où
Un peu d’clacos, du sauciflard
Fini Katmandou
Pour ces drôles de zonards
Leur voyage s’arrête au comptoir.
Ils ne croient plus aux histoires
Ils veulent des rêves bien plus fous
La chienlit refrappe à la porte
Avec les gens de Nuit debout
A la poupe du Flambard
On essuie une tempête
Au lieu de cordes, il pleut des verres
Que vive la marée
Blondes, brunes et rousses
Se trémoussent sur le comptoir.
Et c’est toujours la même histoire
Instant crucial, un vrai dilemme
La bière, c’est pire qu’la mer à boire.
Prendre une Lancelot ou une Philomen?
Instrumental
Retour au Flambard
Le bistrot breton
Où j’ai écrit l’ultime scénar
Une dernière chanson
Sur le zinc d’un bar
A l’affût des brèves de comptoir.
Voici la fin de l’histoire
Le vent a un peu mal tourné
Le dicton local sur l’ardoise
Est écrit pour nous éclairer :
Qui n’est pas maître de sa soif
N’est pas maître de sa santé
Ce pourrait être une épitaphe
Pour qui aurait trop abusé
Et pour finir, le vieux pervers
S’est pris une beigne par Solène
Et le grand Charles nous a offert
Une tournée révolutionnaire.
Lancelot s’est tapé la sirène
J’ai abusé de la Philomen
A la barre des flagrants délires
J’prendrai un des trois avocats.
An hini ‘ zo mestr d’e sec’ hed
Zo mestrd’e yec’ hed
(Qui reste maître de sa soif, reste maître de sa santé )
Téachel ( Lannion- juin 2017 )
