Nous reviendrons l’année prochaine
Pour voir le vert tendre des algues
Qui polluent gentiment la grève
Et font mourir les chevaux.
Car la mer fourbit ses armes
Les aiguise, les aiguise
Dans le vacarme des lames
Elle se brisent ,elle se brisent
Sur le roc, sur le roc
Tantôt rose, tantôt gris
Et c’est rock sur le roc
Sur la gueule des mouettes qui rient.
Nous ferons des gros bouquets
D’agapanthes et d’hortensias
Qui mêlent les bleus, les violets
Les mauves et les fuchsias
Jamais la mer ne perd ses charmes
Elle s’irise , elle s’irise
Dans le balancement des vagues
Elle s’étire , elle s’étire
Sur le roc , sur le roc
Tantôt rugueux , tantôt lisse
Et c’est rock sur le roc
Sur la gueule des crabes qui fuient.
Nous irons plus loin au large
Admirer le ballet des fous
Qui perforent de leur glaive
Sans un bruit l’océan
La mer n’en fait qu’à sa guise
Elle rogne, elle rogne
Elle défonce tranquillement la digue
Elle cogne, elle cogne
Sur le roc, sur le roc
Tantôt béton, tantôt roc
Et c’est rock sur le roc
Sur la gueule des pierres qui luisent.
Nous rêverons sur l’île d’Ouessant
Mais nous verrons passer ces tankers
Qui croisent là-bas sur le rail
Même par jour de gros temps
Mais souvent la mer se fâche
Elle persiste, elle signe
Les bateaux boivent la tasse
Ils chavirent, ils chavirent
Et s’échouent et le roc
Est noir et tout gluant
C’est le blues sur le roc
Et les hommes, eux, tirent la gueule .
Téachel (Trédrez, août 2013)