Où s’en va donc la mer
Quand elle se retire
Orpheline est la grève
Restée seule, elle s’ennuie
Que deviennent leurs amours
Quand il n’y a plus l’écume
Les vagues les trahissent
Quand elles s’éternisent
A marée basse.
Des bateaux fatigués
Patientent sur leurs quilles
Deux trois caisses empilées
La ressource s’épuise
Que feront les pêcheurs
Quand leurs filets seront vides
Ils rêveront sur le port
Et vendront leurs cirés
A la criée
Où s’en va donc la mer
Quand elle se carapate
La côte pour la séduire
Change de carapace
Que ressentent les amants
Quand ils se croient floués
Le rivage se déguise
Pour mieux lui faire du gringue
A son retour
Et puis tous ces oiseaux
Tombant de la falaise
L’oeil torve du goéland
Lorgne sur ton pique-nique
Que serait le silence
S’ il n’y avait plus leurs cris
Alors les mouettes se marrent
Pour justifier leurs noms
A l’unisson
Elle s’en revient la mer
Sur le sable nuptial
Se vautrer sur l’estran
Le rocher conjugal
Que dire de la tempête
Quand elle n’est plus que brise
Leurs ébats les reprennent
Plus calmes mais plus rebelles
A marée haute
Téachel (Trédrez – juillet 2013)