Quai d’Stalingrad , dix heures du soir
Avec Polo et quelques clodos
J’gamberge seul au comptoir
Ahmed , l’est pas chaud ton bistrot
Les deux mariniers qui sont entrés
J’les ai déjà rencontrés
Qu’est c’qu’tu fous là , drôle de facteur
Viens, ce soir il y a une soirée
Sur l’Gabès , tout rouillé
Vieille péniche désaffectée
Sur l’Gabès , amarré
Tu vas voyager
Une porte basse , un escalier
Même pas l’ombre d’un guichet
Une petite scène , un gros palmier
Çà réchauffe le cœur
Et la musique , c’est d’la samba
Elle me monte à la tête
Je reste là , je suis baba
J’vois tout d’suite , c’est la fête
Sur l’Gabès , tout rouillé
Vieille péniche désaffectée
Sur l’Gabès , amarré
Je vais voyager
Je suis resté toute la nuit
Je suis sorti vers les cinq heures
Je me souviens aujourd’hui
D’l’ambiance et d’la bonne humeur
Depuis six mois qu’j’passais là
Ce vieux rafiot ne bougeait pas
En contrebas près d’l’auto-pont
Pour moi , il crevait là
Sur l’Gabès , tout rouillé
Vieille péniche désaffectée
Sur l’Gabès , amarré
Où j’ai voyagé
Téachel (Paris 1980)