La fonte des certitudes
Coule dans le laminoir
Et remplit d’inquiétudes
Le creuset de l’espoir
Dans ce pays de l’infortune
Ses anges broient du noir
Le magnat triche, enfume
La presse et les politicards
La plage des de Wendel
Sentait déjà le Gardénal
Le sacrifice sur l’autel
Le souvenir de Germinal
De la Fensch de Lavilliers
Il ne reste que les crassiers
Une mort lente programmée
Les hauts-fourneaux sont à l’arrêt.
Combien de luttes acharnées
Pour des causes perdues d’avance
Que de promesses oubliées
Par des roublards de connivence
Lorraine, cœur de métal
Que de fantômes dans tes vallées
Plus de textile, plus de cristal
Tu verses des larmes rouillées
Le sang des friches abandonnées
Que le temps finit d’mettre à sac
Les vieilles usines éventrées
Les restes de l’empire Boussac
Et si tous les prolos
Comme le rêvait Béranger
Dans son dernier tango
Décidaient de s’arrêter
Décapiter le capital
Est le salut des opprimés
Utiliser l’arme fatale
Grève générale illimitée
Comment vivre sans travailler
Sur les ruines de la décadence
Des destins et des vies broyées
Par le pouvoir de la finance
Et sous le joug de l’oppression
Téachel sur une idée de Charly GIRARDIN (décembre 2012 – Février 2018 )