Délirium

Je tire des plans foireux mais pas sur la comète
La voie lactée m’inquiète par son immensité
Car la piste aux étoiles, c’est pas ma tasse de thé
Je garde les pieds sur terre; Halley, va te faire mettre

Pourtant j’ai peur la nuit quand mes démons m’assaillent
Le sommeil capricieux est reparti bredouille
Je médite à un monde plus zen et sans embrouilles
Je chasse le cauchemar comme un guerrier Massai

Je lutte contre moi-même dans un combat funeste
Les fantômes de l’enfance reviennent à ma mémoire
Le berger m’a laissé avec le mouton noir
Alors je compte les jours et le temps qu’il me reste

Je suis un gladiateur dans l’arène de ma vie
Le rat pris dans le piège de l’entrelacs des rets
La patience est ma force, je ne lâche jamais
J’ai la dent dure quand mon passé resurgit

Je voyage en première dans ma tête qui déraille
Je sens la boule au ventre et le remords me ronge
Le vol des gerfauts vient conquérir mes songes
Depuis la communale, l’angoisse me tenaille

Je manie l’humour noir comme la sépia d’une seiche
Apeurée tel l’oiseau qui prend du plomb dans l’aile
J’ mets l’ pied à l’encrier mais ma plume chancelle
Je m’ farcis la page blanche car je suis en cale sèche

J’ignore encore pourquoi j’écris cette chanson-là
Le verbe est acerbe et le thème est abscons
Je m’en tape, la gamberge ne rapporte pas un rond
Et je n’ai rien à vendre, d’ailleurs, on ne m’achète pas !

( Téachel – septembre 2020)