Le cimetière et le cheval et les deux crottins

Est-ce à potron-minet ou avant dans la nuit que l’équidé têtu
Faisant fi d’sa clôture contraint tout un hiver de mâcher son fétu
Décida librement de changer de régime comme à son habitude
Et d’aller faire un tour à côté en pâture.
Animal surdoué dans le contorsionnisme et ça c’est un mystère
L’cabochard entêté s’extirpe de son parc mais par quel stratagème
Le bétin mal sevré craignant d’quitter sa mère restée dans l’écurie
Divague aux  alentours de l’ennuyeux logis

Il est vrai , certains rêvent de  moutons aphones en cette drôle d’époque
De chevaux à bascule , de campagne sans crottes et sans chant de coq
D’un petit paradis où reine est la tondeuse bruyante et vorace
Un carcan végétal dont ils sont vite esclaves
Nuls ne se préoccupent des plaisirs naturels dont les bêtes ont besoin
Les brouteurs de tout poil n’ont qu’à filer tout doux et passer leur chemin
Qu’un imprudent s’avise de vouloir bouffer  l’herbe là où c’est interdit
On lui retirerait s’il avait un permis

Cette histoire- là, je ne l’invente pas , ce que je vais vous conter là
C’est du vécu ,c’est du vrai , croyez-moi  Ecoutez donc un peu ça  …………..Et alors ?
     

Devant le cimetière, il jette son dévolu sur la porte déglinguée
Par la rouille et le temps, le manque d’entretien et le laisser-aller
Par les battants ouverts , le pataud glisse à l’aise sa belle corpulence
Et décide d’entrer  pour y chercher pitance
Après en avoir fait l’ inventaire à grands coups de naseaux reniflants
Le bourrin nonchalant constate à ses dépends rien d’bien intéressant
Que des  pierres polies, des bordures moussues, du buis qui sent l’urine
Chouette !Des fleurs !En hiver ? Mais elles sont en plastique

N’ayant pas pris le soin de mettre des chaussons ou des petits souliers
Non content de graver l’empreinte de ses pieds dans le gravier des allées
Il laissa deux crottins avant de repartir vers une autre bravade
Signature odorante de cette brève incartade.
Mais il s’en alla paître , autre idée saugrenue, comme du pain béni
La pelouse sacrée de l’ancien presbytère et des biens indivis
Puis de son propre chef  l’effronté canasson met fin à sa cavale
Attend devant la porte de son triste bercail

Cette histoire- là, je ne l’invente pas , ce que je vous conte là
C’est du vécu , c’est du vrai, croyez-moi  La suite raconte ça……….  Et après?

Certainement ravis de cette  visite étrange et tellement incongrue
Et comme pour faire en sorte que cette intrusion puisse rester méconnue
Tous les concessionnaires n’en pipèrent pas un mot et restèrent discrets
Pour que le quadrupède s’en sorte à moindre frais
Mais dès le lendemain, une mégère bigote, un dévot bien-pensant
Ou bien peut être encore une sorte de ganache, un connard malfaisant
Avisant les étrons , fortement courroucé  par cette  inquisition
Alla cafter l’affaire à l’administration

S’en est suivi alors la foudre procédurière par la voie bien normale
Quand de fines gâchettes  opteraient volontiers pour une issue fatale
Ces élus moins couillus choisissent pour représailles le pouvoir communal
La missive incendiaire, la lettre magistrale
On  peut être tenté de saisir la justice , de vouloir porter l’pet
Après tout quelle aubaine , l’occasion idéale de rappeler l’toupet
De faire un peu de zèle, de tancer l’proprio de l’odieux animal
Ce type pas trop clair et plutôt marginal

Cette histoire- là, je ne l’invente pas, ce que je vous conte là
Oui, ça existe les gens comme ça      Et la raison, là voilà…………..La voilà !

Il faut dire qu’au village ,eux,  ils montrent l’exemple ces édiles empressés
De trouver le remède à la réunionite qui les rend si stressés
Quand ils garent leurs chariotes à la va comme j’te pousse devant la mairie
C’est aussi , quelque part une vraie pathologie
Pour peu qu’on gratte un peu la plaie d’la météo locale à l’intérieur
Le serment d’Hypocrite  fait qu’on est plus faux-cul plutôt que rassembleur
Et quand on se demande si l’esprit de clocher règne toujours en maître
La girouette nous confirme un climat délétère

Merci , sages conseillers , gardiens comme mon cheval de votre pré carré
De faire tout ce tintouin et à défaut de grain de vouloir apporter
Le poivre à mon moulin, les épices corsés, les fleurs de cardamome
Avec lesquels, gentiment,  je vous assaisonne
Car à forcer  ainsi les affres et les sources de mon inspiration
Vous abondez aussi mes petits droits d’auteur par la même occasion
A ce petit jeu là ,vous  risquez fort un jour et ce s’rait salutaire
De me rendre  célèbre et tardivement millionnaire .

Cette histoire- là, je ne l’invente pas , c’est mieux d’prendre les choses comme ça
C’est du vécu ,c’est du vrai , croyez-moi  Ma réponse est celle-là…         C’est celle-là !

L’ humour n’ayant d’égal que votre lâcheté vous permet d’espérer
D’en apprécier le mien et de n‘point prendre offense à l’unanimité
Comme quand vous décidez  tous ensemble à dessein de signer un courrier
Que bien sûr , je le sais , vous ne lirez jamais
Pour qui cette écriture serait un peu ardue , je conseille vivement
L’emploi d’un dictionnaire, ce sera plus facile et surtout moins frustrant
Car la littérature, quand on n’sort pas d’son trou, c’est comme la poésie
Il faudrait y entrer pour qu’ça fasse une sortie

Est-ce que j’aurai l’audace et surtout l’inconscience de vous faire la primeur
De donner la teneur à de tels abrutis de ce pamphlet moqueur
Ce serait une erreur de penser qu’après vous serez magnanimes
Cependant , je l’écris, je persiste et je signe
Mais selon la devise  au bas de l’écriteau des pendus d’ carnaval
On n’ doit pas oublier d’honnir celui qui  en penserait du mal
C’est mon état d’esprit et afin d’éviter que l’affaire tourne  mal
Sachez que j’en parlerai à mon ch’val

Cette histoire- là, je ne l’ai pas inventé , ce que je vous ai conté là
Ca s’est vraiment passé comme ça             Moi j’en ai fait une java  …………

Pas une jaunisse ! Une java ! Pas une génisse ! Une java ! Pas une chaude –pisse ! Non……….une java !

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